un femmes

« un femmes » est une installation diptyque composée
– d’une affiche composée de photos de visages de femmes sur lesquels est inscrit, en grosses lettres manuscrites, “un femmes”, et
– un montage non linéaire des vidéos de ces femmes dans lesquelles elles prononcent à leur guise les deux mots “un”, “femmes”, projeté à côté de l’affiche, dans le même format. Ce montage se base sur l’analyse musicale des mots prononcés par ces femmes. C’est « la musique des mots » qui conditionne le montage.

Voici une présentation de l’installation telle qu’elle a été créée à Grenoble en mai 2011
L’installation telle qu’elle était en résidence au Cinéma Le Grand Action à Paris en octobre 2011


Intention

Pour être plus exact, le vrai titre de ce projet était « un femmes dégârs » car c’était en fait un double diptyque. Les photos et vidéos de femmes faisant face à celles des hommes. « un femmes » est donc la première partie du projet « un femmes dégârs », projet qui est l’aboutissement de plusieurs envies mariées.

Tout d’abord il y avait l’envie de faire un travail analytique, descriptif, fourmillant et baroque sur les femmes et les hommes. Un travail avec un ton plutôt amusant et enjoué, flirtant avec une provocation très « soft ». Une belle base de documentaire !

Ensuite, une de mes préoccupations récurrentes est la confrontation image en mouvement et image arrêtée : photo et vidéo. La mobilité du regard qui, même dans son immense simplicité, définit une personne. Les mouvements filmés du corps opposés à la statique de la photo. La fixité d’un visage photographié confinant à l’éternité du moment.

Puis, il y a l’envie de pousser plus loin le travail sur la projection vidéo. L’envie de ne pas prévoir la projection comme celle d’une salle de cinéma, mais plutôt comme une immersion dans l’image. Cela suppose peu – voire pas – de recul et cela permet de jouer avec des images dans l’image projetée. Des images qui se déplacent dans l’image. Du son qui se déplace dans l’image. De la musique qui suit ou provoque ces déplacements. Une vie dramaturgique qui grouille dans l’image projetée.

Travaillant depuis quelques années à des musiques mêlées à de la vidéo, je ressens le besoin de faire évoluer la relation musique et image. La musique de « un femmes dégârs » est complexe car elle doit exister dans chacune des deux vidéos (celle des femmes et celle des hommes) sans se gêner involontairement ! Il y a des confrontations, des dissonances, des agressions, mais aussi des moments d’harmonie. De plus, comme elle puise son essence dans la musique des participants(tes) le lien avec la vidéo est extrêmement intriqué. Pour cette première partie de l’installation, c’était plus simple, mais je garde au chaud l’envie de faire cette deuxième partie.

La linéarité du propos que l’on déconstruit dans les médias interactifs (web doc, jeu vidéo, …etc.) peut rester linéaire dans la dramaturgie et non-linéaire plastiquement. Une histoire peut se dérouler sans que les éléments qui la constituent soient concentrés en un endroit sur un seul écran au même moment.

Enfin il y avait l’envie du jeu sur et avec les mots. Le jeu grammatical, le jeu audio et le jeu musical des mots. Jeux de mots est d’ailleurs le titre de la série dans laquelle est inclus « un femmes dégârs ». L’important est que le mot écrit et dit soit présent mais qu’il n’écrase pas les autres éléments du travail comme il a l’habitude de le faire.

« un femmes dégârs » et dans un premier temps « un femmes », est la résultante de ces envies : les hommes et les femmes, en photo et vidéo, vidéo projetée, en musique, dans une forme non linéaire plastiquement, en jouant sur les mots !!!

Je vous invite à consulter la page Concept précis pour plus d’infos,
la page Recruter et tourner pour une sorte de « making off »,
la page Analyse musicale pour le détail des notations effectuées,
et la page Montage d’un femmes pour voir les évolutions du travail.

Enfin, pour les patients voici la vidéo entière :